Messagepar TLN 23 » 05 Fév 2018, 11:10
Bonjour Duclos et ASTUM.
J'ai compulsé l'ouvrage d'Éric SCHÉRER.
Bien sûr, il y a moins de photos de pièces d'uniforme. Vous savez comme moi que les effets de la maistrance sont beaucoup plus rares à trouver que ceux de l'état-major, les familles d'officiers mariniers n'ayant ni le goût, ni souvent les moyens de les conserver.
Encore faut-il nuancer : les familles d'officiers conservent les grandes tenues, prestigieuses, chères à l'achat, et donc conservées avec soin.
Mais les tenues de travail ou service courant ont été portées quotidiennement ;peu ornées, elles n'ont pas été gardées après usure.
Je ne connais qu'une seule tenue de service modèle 1891 - ce qui est ancien, mais pas antique- c'est celle détenue au conservatoire de la tenue. Il est prodigieux qu'il y ait encore le pantalon! l'effet qui s'use le plus, et qui de plus peut "se finir" en civil.Je crains qu'elle demeure longtemps seule de son plat.
Quant aux effets du sac, le matelot rentré chez lui, après avoir "gagné ses invalides" les use à la pêche, puisque jusqu'en 1914 au moins, ce sont en gros des vêtements de marin pêcheur. Combien d'effets de travail antérieurs à la Grande Guerre nous sont-ils parvenus?
Heureusement qu'il y a les photos à partir de 1860, car les dessins d'époque sont bien rares : l'auteur fait appel à Detaille, toujours fortement documenté, mais qui dessine en 1887 les Équipages de ligne de 1825 et ceux du Second Empire, ou à Toussaint moins précis. Ah, l'éternel matelot clairon du siège de Paris avec sa peau de mouton, à croire qu'il y avait un "biniou" pour quatre marins ! Même Brenet s'y est mis ; et tous avec déjà le bonnet 1870.
Et les photos montrent des tenues réellement portées, ne serait-ce que le temps de la photo, parfois éloignées du règlement, l'auteur lui-même en montre.
Le recours au Babu est fréquent ? Certes, mais pourquoi se plaindre d'avoir, grâce aux défunts Commissaires JULIEN et LETROSNE une documentation officielle de premier choix et en couleurs ? Et tout le monde n'a pas la chance d'en avoir un exemplaire.
Je regrette seulement que l'auteur n'ait pas profité de notre site pour demander à marinedk sa documentation avec des marins au front portant le casque Adrian, s'il n'a trouvé aucun texte le prescrivant.
Comme tel, ce livre est une mine de renseignements sur le sujet qui nous passionne, immédiatement accessibles et rassemblés, ; tout n'est pas parfait mais il a le grand mérite d'avoir été mené à terme.
Éric SCHÉRER nous fait profiter d'un travail énorme pour un prix assez modique en prenant le risque d'éditer à compte d'auteur cette fois (visiblement, Marine Éditions n'a pas voulu rééditer : la lisibilité y a gagné, d'ailleurs).
Il a mon estime et mon respect.
Cordialement