Pas de scoop, mais plutôt la triste constatation de l'inculture maritime des bureaucrates parisiens qui peuplent les cabinets, directions, sous directions, etc…
Avec un peu de retard, voici ce que j'ai pu lire dans le bulletin officiel, édition chronologique n° 41 du 21 septembre 2012 :
CABINET DU MINISTRE : sous-direction des bureaux des cabinets ; bureau « correspondance
parlementaire et affaires générales ».
DÉCISION N° 5175/DEF/CAB/SDBC/CPAG portant filiation et transmission de patrimoine.
Du 15 juin 2012
Le ministre de la défense,
Vu l'instruction n° 1515/DEF/EMA/OL/2 du 23 septembre 1983 modifiée, sur les filiations et l'héritage des traditions des unités ;
Vu la lettre n° 3466/DEF/CAB/CM12/NP du 25 mars 2011 (1) portant attribution du nom « l'Adroit » pour un patrouilleur hauturier ;
Vu la lettre n° 0-929-2012/DEF/CEMM/CAB/NP du 11 janvier 2012 (1), relative à la filiation et l'héritage de l'offshore patrol vessel « l'Adroit »,
Décide :
Art. 1er. Le patrouilleur hauturier « l'Adroit » est institué héritier, par filiation directe, du patrimoine de l'escorteur côtier « l'Adroit ».
Art. 2. Cette décision confère le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 avec olive, accordée à l'escorteur côtier « l'Adroit » par décision du 8 février 1958 (1).
Art. 3. Le chef d'état-major de la marine est chargé de l'exécution de la présente décision qui sera publiée au
Bulletin officiel des armées.
Pour le ministre de la défense et par délégation :
Le directeur adjoint du cabinet civil et militaire,
Jean-Michel PALAGOS.
Outre le fait que le rédacteur, le signataire et l'imprimeur n'ont pas connaissance des règles régissant l'orthographe des noms des bâtiments, le droit au port de la fourragère du nouveau patrouilleur L'ADROIT n'a rien à voir avec la décision de 1958 qui accordait ce droit à l'escorteur côtier L'ADROIT.
Ce droit à la fourragère résulte des trois citations à l'ordre de l'armée obtenues par le torpilleur L'ADROIT coulé en 1940 durant la bataille de Dunkerque (ordre n° 638 FMF.3 du 02/12/1939, ordre n° 1197 FMF.3 du 24/05/1940 et ordre n° 493 FMN.1 du 01/06/1940).
Les sus-cités ignorent également les dispositions relatives à la filiation et n'ont sans doute jamais vu le BOEM 307* dans lequel figurent les textes concernant les fourragères. D'ailleurs ont ils simplement entendu parler de la seconde guerre mondiale ???
Cordialement SL
